Les financements annoncés par Macky Sall pour répondre à la question du chômage des jeunes sont bien accueillis par le Conseil régional de la jeunesse de Thiès. Mais Massamba Diop, vice-président, et ses camarades disent non à une éventuelle «politisation» de ce programme.
Le vice-président du Conseil régional de la jeunesse de Thiès s’aligne sur la décision du chef de l’Etat d’apporter «des réponses pertinentes et durables à l’épineuse question du chômage des jeunes». Mais Massamba Diop est contre «la politisation» du dossier qui risque de «dénaturer une si heureuse et salutaire initiative». En effet, après la mort d’une dizaine de manifestants suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, le Président Macky Sall a annoncé la mise en place d’un nouveau programme de financement de 350 milliards de francs Cfa et la réorientation des allocations budgétaires pour répondre aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets, entre autres. Un programme qui, selon M. Diop par ailleurs président du Conseil communal de la jeunesse (Ccj) de Thiès-Nord, pourra aider la jeunesse à vivre des lendemains meilleurs. Il propose «l’implication de tous les acteurs à la base, à savoir les Asc, les mouvements de jeunes, les délégués de quartier…pour que ce projet de financement puisse toucher les véritables cibles». Sinon, «ces financements passeront encore inaperçus par l’écrasante majorité de la jeunesse nécessiteuse».
Et cela, à l’image des différents projets pour les jeunes des régimes précédents «qui ont tous pratiquement trébuché à cause d’une approche tendancieuse et clanique de cette question qu’il faudrait prendre à bras-le-corps pour aboutir aux résultats escomptés». Pour simplement dire qu’«il appartient à l’Etat de changer de paradigme et d’abandonner les anciens clichés. La frange la plus importante et la plus active de la population ne doit pas être laissée à son propre sort. Une nouvelle redéfinition des rapports avec les jeunes s’impose. Ils ont de nouvelles grilles de lecture et d’analyse. Ils sont instruits, formés et sortent des grandes écoles pour raser les murs et grossir le rang des «jeunes retraités avant l’heure»». En clair, estime M. Diop, «le moment est venu pour l’Etat de décrypter les messages forts lancés par la jeunesse», en restaurant «la confiance par un suivi régulier des différentes initiatives à l’endroit des jeunes. Il est temps de faire bouger les lignes et de mettre le curseur sur les véritables préoccupations des jeunes. Toute autre option provoquerait des événements similaires à ceux que nous venons de traverser et que nous déplorons». Il conclut, en demandant à l’Etat d’accompagner les Pme et Pmi pour l’atteinte des objectifs que le gouvernement a fixés sur l’emploi des jeunes. A son avis, «sans l’implication du secteur privé, le problème lié à l’emploi des jeunes va persister, car le public ne peut pas tout absorber». Concernant également le secteur informel, les marchands ambulants, les artisans, les Gie…, le président du Ccj de Thiès-Nord estime que «des mesures d’accompagnement conséquentes doivent être mises en œuvre afin de booster le développement des couches les plus vulnérables de la population».
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