
Après Paris, c’est à Reims que les fidèles catholiques ignorent les consignes sanitaires. Le parquet de Reims a ouvert, mercredi 7 avril, une enquête pénale pour « non-respect des gestes barrières en période de pandémie » après deux messes traditionalistes de Pâques organisées par l’Institut du Christ roi souverain prêtre (ICRSP) et regroupant près de deux cents fidèles en l’église Sainte-Jeanne-d’Arc de Reims.
Le procureur de Reims, Matthieu Bourrette, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) s’appuyer sur les « directives générales de politique pénale adressées par le garde des sceaux le 3 avril » pour ouvrir cette enquête, « notamment pour non-respect du port du masque ». Elle a été confiée au commissariat de Reims.
Le silence de l’archevêque
La décision du parquet fait suite à la publication d’un article du quotidien L’Union relayant la colère d’un maire ardennais. L’élu avait découvert, sur Facebook, les images de deux messes célébrées en latin, samedi 3 et dimanche 4 avril, dans une église de Reims, où les participants, qui ne portaient pas de masque, ne respectaient ni les gestes barrières ni la distanciation physique. « Ce n’est pas vrai », a contesté Jean Maïdanatz, le chanoine rémois de l’ICRSP, sollicité par l’AFP. S’il admet « enlever son masque lorsqu’il parle », il affirme que « la majorité des fidèles, quatre-vingt-dix le samedi et une centaine le dimanche, ont respecté les gestes barrières et les distances ». Et d’ajouter que « des masques et du gel hydroalcoolique sont diffusés. Mais je n’ai pas les moyens d’astreindre les fidèles aux masques ».
Contacté par l’AFP, l’archevêque de Reims, Eric de Moulins-Beaufort, n’a pas souhaité réagir à l’ouverture de cette enquête pénale. « Il laisse la justice faire son travail », a expliqué Sixtine Rousselot, chargée de communication à l’archevêché. Avant d’insister sur le fait qu’« il rappelle, à cette occasion, la nécessité de respecter le port du masque dès 11 ans » ainsi que la règle « des deux sièges d’écart entre les fidèles dans les églises ».
Cette enquête fait écho à celle ouverte, mardi 6 avril, pour « mise en danger de la vie d’autrui » après une messe célébrée samedi 3 avril dans une église parisienne au cours de laquelle ni les prêtres ni les fidèles ne portaient de masque ou ne respectaient la distanciation physique.
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