Justice

la dérive d’une mère complotiste

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La communauté autonome de Sainte-Croix où Mia et sa mère ont été retrouvées, dans le canton de Vaud, en Suisse, le 18 avril.

Le 12 novembre 2019, Lola Montemaggi célèbre son 27e anniversaire en partageant un long message sur Facebook. La mère de Mia, 8 ans, qu’elle n’avait plus le droit de voir seule et qu’elle a fait enlever le 13 avril, y raconte son « réveil », sa « dérive », son « écœurement ». Avant 2019, la vie était tellement plus simple, explique Lola Montemaggi. « J’avais confiance en ce système, je ne l’ai plus du tout cette confiance. »

La jeune femme décrit sa solitude face à la maladie – elle souffre d’anorexie –, ses difficultés financières, son sentiment d’être pas ou mal accompagnée par ce « système » qu’elle dénonce. Et cette envie d’en finir, presque chaque jour. « J’ai cherché de l’aide ici et là mais personne. Personne, à part remplir des dossiers pour obtenir des aides ou autre… mais rien qui n’arrange les choses. »

Cette « aide », elle finira par la trouver sur Internet. Auprès de groupes de « gilets jaunes » d’abord, dont elle se détache rapidement pour basculer sur des groupes antisystème et de complotistes radicaux. « Digérer tout ce que j’ai appris, ce que la télé et les politiques nous cachent, tous ces mensonges, c’est pas facile. »

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Un an et demi après ce message, Lola Montemaggi commande à un groupe d’hommes sur Internet le rapt de sa fille, placée chez sa grand-mère maternelle. Le 13 avril, trois hommes se font en effet passer pour des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse et enlèvent l’enfant chez sa grand-mère aux Poulières, dans les Vosges ; d’autres hébergent la mère et sa fille au long d’une fuite qui devait les mener jusqu’en Russie. Toutes deux sont finalement retrouvées dans un squat en Suisse, dimanche 18 avril, après cinq jours de cavale. Lola Montemaggi devrait être extradée dans les prochains jours vers la France, a annoncé la justice suisse.

Premier tournant dès 2015

La dérive conspirationniste de cette jeune mère est loin d’être isolée. Son parcours – jusqu’au passage à l’acte – ressemble à beaucoup d’autres observés en ligne, aspirés par un complotisme accéléré par la pandémie de Covid-19 et les confinements.

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Le profil Facebook de Lola Montemaggi, très active depuis son inscription en 2011, montre ainsi un itinéraire des plus classiques vers le complotisme. Au départ, on y trouve surtout des photos de sa fille, sa « chérie », sa « vie », Mia. Selon les grands-parents paternels de Mia – qui réclament aujourd’hui sa garde –, Mme Montemaggi et leur fils leur ont confié la petite fille quelques jours après sa naissance, en 2013, en raison de leur « précarité sociale et financière ».

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