Justice

La famille de Sarah Halimi veut saisir la justice israélienne

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La famille de Sarah Halimi, en colère contre l’absence de procès aux assises pour le meurtrier de cette Parisienne de confession juive battue et défenestrée en 2017, ne désarme pas. La sœur de la victime a fait savoir à l’Agence France-Presse qu’elle entend saisir la justice israélienne afin d’obtenir un procès contre son meurtrier, Kobili Traoré.

Mercredi 14 avril, l’arrêt de la Cour de cassation dans ce dossier extrêmement sensible a provoqué beaucoup d’émoi et d’incompréhension. La chambre criminelle a confirmé que Kobili Traoré souffrait de troubles psychiques au point que son discernement était aboli au moment des faits et surtout que le fait que sa consommation de stupéfiants ait pu être à l’origine de son trouble mental n’a pas à être pris en considération pour la décision d’irresponsabilité pénale. Ce crime est donc inscrit à son casier judiciaire, mais il ne sera pas renvoyé aux assises et fait l’objet d’un internement d’office en hôpital psychiatrique où il est placé depuis maintenant quatre ans dans une unité spécialisée, avec des mesures de sûreté.

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Saisir la justice israélienne alors que la victime de ce meurtre monstrueux était française tout comme son auteur M. Traoré peut paraître étonnant. Et sans grande chance de prospérer puisque la France n’extrade pas ses ressortissants.

Investigations de la police israélienne

Mais pour Francis Szpiner, l’un des deux avocats d’Esther Lekover, la sœur de Sarah Halimi, « cette démarche s’inscrit dans des principes simples reconnus du droit international ». Il fait le parallèle avec la justice française, lorsqu’elle ouvre une information judiciaire par exemple sur un attentat commis à l’étranger, par des étrangers, mais avec une victime française. Ou encore, la condamnation en France par contumace en 1990 du militaire argentin Alfredo Astiz pour son rôle dans la disparition de deux religieuses françaises sous la dictature des années 1970. Pourtant, au moment de ce procès en France, celui qui avait été surnommé « l’ange blond de la mort », était protégé par une loi d’amnistie dans son pays.

« Le droit pénal israélien prévoit que lorsque la victime est juive et que le crime est de nature antisémite, la justice israélienne est compétente », précise Me Francis Szpiner.

« Le droit pénal israélien prévoit que lorsque la victime est juive et que le crime est de nature antisémite, la justice israélienne est compétente quel que soit le pays où se sont produits les faits », détaille Me Szpiner. Esther Lekover, est en droit de déposer plainte puisqu’elle est citoyenne et résidente israélienne. Selon l’avocat, « c’est la même philosophie que celle appliquée par la France, mais avec une notion qui dépasse la nationalité ». La religion n’a rien à voir avec les questions de nationalité, mais pour M. Szpiner, cette conception extensive de la loi israélienne « peut se comprendre par l’histoire ».

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