Justice

le fondateur d’une plate-forme d’échanges turque soupçonné d’une escroquerie à 1,7 milliard

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Le logo de la cryptomonnaie Dogecoin, que Thodex avait abondamment promue ces derniers mois.

La Turquie a ouvert une enquête jeudi 22 avril contre le fondateur d’une plate-forme d’échanges de cryptomonnaies nommé Thodex. Ces plates-formes d’échanges en ligne permettent d’acheter des cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum…) avec des devises classiques, ou à l’inverse de revendre des cryptomonnaies.

Le créateur de Thodex est soupçonné d’avoir fui à l’étranger avec les avoirs de ses clients, ce que dément l’intéressé. La veille, le portail, fondé en 2017, a mystérieusement annoncé la suspension des échanges pendant « quatre ou cinq jours » et rendu son site inaccessible, déclenchant la panique d’utilisateurs dans l’impossibilité de retirer leurs avoirs.

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Après le dépôt de plusieurs plaintes pour « escroquerie aggravée », le bureau du procureur d’Istanbul a ouvert jeudi une enquête contre le fondateur et dirigeant de cette plate-forme, Faruk Fatih Ozer.

Thodex, qui comptait plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs, majoritairement turcs, hébergeait environ 1,7 milliard d’euros placés par ses utilisateurs, estiment plusieurs médias. Selon la presse turque, M. Ozer aurait fui le pays. Les autorités ont partagé une photo du jeune homme, âgé de 27 ou 28 ans, prise lors du contrôle de son passeport au principal aéroport international d’Istanbul, sans apporter plus de précisions.

L’affaire rappelle par certains aspects la faillite de Mtgox, importante plate-forme d’échanges qui les avait brutalement suspendus en 2014. Le site, à l’époque plus grande plate-forme d’achats et de ventes de bitcoins, avait été victime d’un vol que son patron de l’époque avait tenté de dissimuler – et de très nombreux investisseurs n’avaient jamais récupéré leurs fonds.

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Des « mouvements suspects »

Face à cette avalanche d’accusations, Thodex a rompu son silence jeudi en publiant sur Twitter un communiqué portant la signature de son dirigeant et dans lequel celui-ci dénonce une « campagne de diffamation » et rejette des « allégations infondées ».

Faruk Fatih Ozer affirme qu’il est à l’étranger depuis lundi pour « des discussions avec des partenaires » et qu’il compte rentrer en Turquie « dans quelques jours ». Il ajoute que le site de Thodex a été rendu inaccessible pour des opérations de maintenance après que des « mouvements suspects ont été détectés », évoquant une « cyberattaque ».

Thodex avait mené ces derniers mois une campagne publicitaire d’envergure pour attirer les investisseurs, promettant par exemple d’offrir des voitures de luxe à certains d’entre eux. La plate-forme a notamment fait des remises spectaculaires sur le Dogecoin, une cryptomonnaie se voulant parodique qui a actuellement le vent en poupe, et popularisée notamment par le fondateur de Tesla, Elon Musk.

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Les cryptomonnaies connaissent une importante popularité depuis plusieurs années en Turquie où, face à l’érosion inexorable de la livre turque, elles sont apparues comme des placements refuges. Pour freiner la ruée vers ce marché qui échappe à leur contrôle, les autorités turques ont récemment multiplié les mises en garde sur ses dangers potentiels. La semaine dernière, la banque centrale de Turquie a même interdit l’utilisation des cryptomonnaies pour l’achat de biens et services à partir du 30 avril.

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Le Monde avec AFP



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