
Records de température, accélération de la fonte des glaces, hausse des émissions de CO2 dues aux feux de forêt… L’année 2020 a été climatiquement exceptionnelle selon le rapport sur le climat européen (ESOTC 2020) publié le 22 avril par le service européen de surveillance du changement climatique Copernicus, mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques. Le document propose « une analyse complète des événements climatiques européens, en tenant compte des multiples indicateurs et en les mettant en perspective, y compris dans le contexte mondial », explique Carlo Buontempo, à la tête de Copernicus.
C’est au nord de l’Europe que les signes du changement climatique sont les plus visibles. L’Arctique, qui « se réchauffe deux à trois fois plus vite que la Terre en général » d’après Jean-Noël Thépaut, directeur des services de Copernicus, a connu la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée avec une température de surface de l’air supérieure à la moyenne de 2,2 °C. Selon le rapport, cette température globale a été causée par des températures élevées en Sibérie arctique. Pour cette région, 2020 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec 4,3 °C au-dessus de la moyenne, soit 1,8 °C de plus que le précédent record. Des températures ont même atteint les 6 °C au-dessus de la moyenne. « C’est quelque chose de jamais vu, c’est complètement exceptionnel », commente Jean-Noël Thépaut.
Cette chaleur record a entraîné une couverture neigeuse inférieure à la moyenne et un niveau plancher record de la glace de mer dans les zones adjacentes. En septembre 2020, la glace de mer arctique a atteint une étendue moyenne mensuelle inférieure de 35 % par rapport à la moyenne de la période 1980-2010. Pour Jean-Pascal van Ypersele, professeur de climatologie de l’université catholique de Louvain en Belgique, cette fonte des glaces est une des conséquences les plus visibles du réchauffement climatique. « On parle de plus de 400 milliards de tonnes de glace par an pour la dernière décennie et nous sommes sur une courbe qui accélère. »
La combinaison de forte chaleur et d’épisodes de sécheresse dans la région a aussi provoqué de nombreux feux de forêts au cours de l’été. Ces derniers ont rejeté 244 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère, ont évalué les experts de Copernicus. En comparaison, les feux de 2019 en avaient produit 180 mégatonnes, ce qui était déjà « un record ».
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