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Marine Le Pen applaudit la tribune controversée d’anciens militaires publiée dans « Valeurs actuelles »

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De Gaulle avait raillé, lors du putsch d’Alger, ce « quarteron de généraux en retraite », et derrière eux, « un groupe d’officiers, partisans, ambitieux et fanatiques », qui avaient préparé, le 21 avril 1961, une tentative de coup d’Etat au nom de l’Algérie française. Soixante ans plus tard, jour pour jour, l’hebdomadaire Valeurs actuelles publie une tribune d’une « vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres militaires » qui menacent à mots à peine couverts de faire un jour intervenir l’armée pour « une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles ».

Marine Le Pen leur a vite répondu qu’elle partageait leurs analyses et les a invités à rejoindre le Rassemblement national (RN). Cette initiative de la candidate à la présidentielle écorne d’un même coup sa patiente tentative de « dédiabolisation » et son ralliement subit au gaullisme. Depuis son accession à la tête du parti en 2011, Mme Le Pen semblait pourtant s’éloigner des fantômes de son père – Jean-Marie Le Pen baignait, lui, dans un milieu de nostalgiques de l’Algérie française et d’anciens membres de l’OAS, de Pierre Sergent à Roger Holeindre.

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La lettre des militaires, non datée, est adressée au « président », au gouvernement et aux parlementaires, c’est-à-dire à tous les représentants de la République. Elle mêle les thèmes classiques de l’extrême droite, le déclinisme à la Eric Zemmour, la peur du « grand remplacement » popularisée par Renaud Camus, et le fantasme de la guerre raciale théorisé par Guillaume Faye.

« L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent, écrivent les généraux. Notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie. » Ce délitement tient en trois points : « un certain antiracisme », qui entend « créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés », mais « c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques ». Délitement ensuite « avec l’islamisme et les hordes de banlieue », puis enfin avec ces « manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs », « alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre ».

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