Justice

Polémique autour d’un donateur de l’association anticorruption Anticor

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C’est un caillou dans la chaussure d’Anticor depuis plus d’un an : un « donateur mystère » qui a versé 89 000 euros à l’association anticorruption depuis 2017 et dont l’identité, gardée secrète par les dirigeants d’Anticor jusque dans leurs rangs, alimente le soupçon sur l’indépendance de cette dernière.

Or, voilà qu’en pleine lutte entre Anticor et le gouvernement pour le renouvellement de son agrément d’ici au 2 avril – un agrément vital qui l’autorise à agir en justice –, le nom de ce généreux mécène se voit enfin dévoilé, à la suite de plusieurs articles, notamment dans l’édition du 8 mars du Journal du dimanche : il s’agit d’Hervé Vinciguerra, un homme d’affaires français fortuné, ancré à gauche, qui a bâti un petit empire industriel offshore, du Luxembourg à Singapour.

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De quoi brouiller l’image d’une association à qui la loi impose de rester indépendante et désintéressée – même si la totalité des dons effectués par ce mécène ne représente que 7 % du budget de la structure au cours des quatre dernières années – et, surtout, faire peser un risque supplémentaire sur l’obtention du sésame gouvernemental.

« On doit être irréprochables »

De fait, Anticor, qui est à l’origine de plusieurs enquêtes judiciaires gênantes pour la majorité, dont les affaires Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale), Alexis Kohler (secrétaire général de l’Elysée) et, tout récemment, Eric Dupond-Moretti (garde des sceaux), ne serait guère appréciée au sommet de l’Etat. Le travail d’instruction d’un agrément, censé durer deux mois, a été prolongé à l’initiative du gouvernement. Il donne lieu à de multiples échanges de courriels entre l’association et sa tutelle.

« Le gouvernement n’avait pas à connaître l’identité de ce donateur, mais les administrateurs, oui », martèle Françoise Verchère, référente d’Anticor en Loire-Atlantique et figure de l’opposition à la direction actuelle, suspendue de ses fonctions en février. Pour elle, cette question est l’un des ferments de la crise interne que traverse Anticor. « On ne peut pas se permettre d’être marqués politiquement. Lorsqu’on dérange, et c’est le cas, on doit être irréprochables. Que le gouvernement veuille faire peur à Anticor, c’est évident, mais qu’on donne le bâton pour nous faire battre, c’est désolant. »

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Le donateur, Hervé Vinciguerra, a fait fortune dans l’informatique dans les années 1980. Ce sexagénaire est à la tête de sociétés financières prospères, domiciliées dans des paradis fiscaux. Une situation qui choque jusqu’au sein de l’association. « On n’a pas arrêté de dire que l’optimisation fiscale était quelque chose d’immoral », s’agace Mme Verchère. D’autres estiment que le risque de décrédibiliser Anticor est trop élevé pour permettre des militants en son sein. « Si on est à Anticor, on ne doit pas faire de politique », tranche un opposant.

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