
C’est l’un des critères les plus scrutés pour décider d’un confinement. La situation à l’hôpital – particulièrement dans les réanimations, qui accueillent les malades atteints du Covid-19 dans un état grave – reste tendue, avec près de 6 000 patients en soins critiques. Depuis quelques jours, le nombre de ces patients a cessé de croître, mais la tendance est encore fragile. Est-ce suffisant pour envisager un déconfinement à l’horizon de la mi-mai ?
Au début du mois, le ministre de la santé, Olivier Véran, envisageait le passage du « pic » de la troisième vague en réanimation d’ici à la fin avril. Le début de la décrue en soins critiques pourrait avoir commencé : « Cela se stabilise depuis quelques jours », constate-t-il dans un entretien au Télégramme, lundi 19 avril, tout en se refusant à se fixer un niveau à atteindre en la matière. « Plutôt qu’un objectif chiffré, ce qui m’importe, c’est qu’on puisse reprendre les opérations déprogrammées le plus vite possible », ajoute-t-il.
Diversité des situations
Selon les modélisations de l’Institut Pasteur, mises à jour lundi 19 avril, qui s’appuient sur des données épidémiologiques, météorologiques et de mobilité, « une baisse des admissions à l’hôpital et des besoins en lits dans les jours qui viennent » se dessine bien « au niveau national ». Cela pourrait néanmoins prendre la forme, dans certaines régions métropolitaines, de « plateaux ».
Dans les hôpitaux, on reste prudent face à cet horizon de la mi-mai, au vu de la diversité des situations entre les différentes régions. « De la même manière que certains départements ont été ciblés très tôt avec des mesures restrictives, l’allègement des mesures doit être examiné selon les situations de chaque territoire », défend Olivier Claris, président de la commission médicale d’établissement des Hospices civils de Lyon (HCL), inquiet de voir la courbe de la circulation virale osciller encore dans la métropole lyonnaise entre de fortes baisses et des remontées.
Lundi 19 avril, le ministre de la santé s’est dit « ouvert à l’idée d’une approche territoire par territoire dans la levée des mesures de freinage ». « Car, si l’incidence ne baisse pas franchement et que la pression ne se relâche pas sur les réanimations, il n’y aura pas d’autre choix que de maintenir des restrictions, sauf à assumer auprès de la population que nous ne pourrons plus soigner, demain, tous les patients qui en ont besoin », reprend Olivier Claris. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le niveau maximal de déprogrammation des interventions chirurgicales des patients non atteints du Covid est enclenché depuis le 7 avril.
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