Justice

A Lyon, plongée dans la toile de l’emprise numérique à l’occasion d’un procès pour viol

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Quinze jours avant son procès devant la cour d’assises de Lyon, pour viols et agressions sexuelles sur mineures, Brandon C., 20 ans, a contacté une des victimes présumées depuis la prison de Villefranche-sur-Saône (Rhône). Il a utilisé un pseudonyme sur l’application Snapchat, pour entamer un dialogue. « Ils te mettent toujours la pression pour que tu témoignes contre moi. Toi, tu penses quoi, tu es une victime ou quoi ? », s’est enquis le jeune homme, dans un message envoyé de sa cellule. « Tu étais un peu insistant, mais c’est pas grave », lui a répondu l’adolescente, âgée de 14 ans, chez ses parents.

Quand la mère a découvert la conversation sur le téléphone de sa fille, elle a eu l’impression d’un cauchemar qui n’en finissait pas. Le détenu semblait encore exercer le chantage affectif à l’origine de l’affaire criminelle, comme si l’emprise se prolongeait à distance, depuis la maison d’arrêt.

Fait peu banal, juste avant son procès aux assises, Brandon C. a donc été jugé, pour cette conversation, en comparution immédiate, au tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône, vendredi 5 mars. « Ma fille est complètement perdue. En prison, il arrive à avoir un téléphone, il arrive à faire pression. On ne se sent plus en sécurité », s’est désolée la maman.

« Je l’ai laissé faire pour lui faire plaisir »

« J’ai simplement posé des questions », a justifié Brandon C., avec un aplomb désarmant, face à des magistrats qui ont eu du mal à lui faire entendre que sa démarche était pour le moins « inadaptée ». « C’est une simple sollicitation, pas une pression, la force de conviction doit être manifeste », a plaidé Céline Cooper. L’avocate de la défense a réussi à obtenir la relaxe du chef de « subornation de témoin », insuffisamment caractérisée, et son client a été condamné uniquement pour recel de téléphone en détention, à six mois de prison ferme. « Juridiquement, la peine s’entend, concrètement, je n’ai jamais vu un tel degré de manipulation à distance », assure Bénédicte Del Vecchio, avocate de la jeune victime présumée, spécialiste de la défense des mineurs abusés.

Il est encore beaucoup question d’applications téléphoniques et de réseaux sociaux, dans les rouages de l’emprise psychologique à visée sexuelle imputée à Brandon C., jeudi 11 mars, devant la cour d’assises de Lyon. Le jeune homme est accusé d’avoir manipulé et abusé deux adolescentes âgées de 12 ans et demi et 17 ans, en les abreuvant de messages aux connotations sentimentalo-pornographiques, alors qu’il était lui-même âgé de 19 ans au moment des faits, entre août 2018 et février 2019.

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