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Canal+ menace de quitter la TNT pour devenir une plate-forme

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Actuellement, Canal+ peut proposer des films six à huit mois après leur sortie en salles.

Canal+ conteste devant le Conseil d’Etat le calendrier défini par l’ordonnance du 21 décembre 2020, qui transpose la directive Services de médias audiovisuels (SMA). Ce texte va obliger les plates-formes comme Netflix, Disney + ou Amazon Prime Vidéo à investir dans le septième art hexagonal. Pour le groupe audiovisuel détenu par Vincent Bolloré, en plus de la directive elle-même, ce qui pose problème, c’est la volonté du gouvernement de mettre en place de façon concomitante une nouvelle chronologie des médias le 1er juillet. La chaîne cryptée, qui peut proposer des films six à huit mois après leur sortie, redoute que les plates-formes lui fassent de l’ombre, en les diffusant bien plus tôt qu’aujourd’hui (un an au lieu de trois actuellement).

Lire aussi Accord entre le cinéma et la télévision pour la chronologie des médias

En théorie, les différents acteurs ont jusqu’à fin juin 2021 pour aboutir à un nouvel accord sur la chronologie des médias, c’est-à-dire l’ordre dans lequel les films peuvent être diffusés après leur sortie en salles – en DVD, sur les chaînes de télévision et les plates-formes. Mais Canal+ s’insurge contre un décret pris par le gouvernement qui permet à ce dernier d’intervenir et de trancher en cas de désaccord persistant, dès le 31 mars. Il ne s’agit pas d’un couperet, les négociations pouvant encore durer jusqu’à fin juin, tempère le Centre national de la cinématographie.

C’est dans ce contexte que Canal+, principal banquier du cinéma français (le groupe affirme lui avoir apporté 150 millions en 2020), envisage de quitter la TNT. Ce qui ne pourrait avoir lieu que dans trois ans, puisque le renouvellement de sa fréquence a été signé en décembre 2020. Le calendrier n’en est pas moins serré. Après la Commission européenne et le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), le Conseil d’Etat donnera, fin mars, son avis sur le décret concernant la transposition de la directive.

Coup de bluff

Avec la nouvelle directive SMA, les plates-formes comme Netflix consacreront 20 % de leur chiffre d’affaires au financement de l’audiovisuel et du cinéma français, si elles diffusent des films plus d’un an après leur sortie, et 25 % avant ce délai. Sur ces sommes, 20 % seront prélevés pour soutenir le « genre minoritaire » de la plate-forme.

A cette aune, Netflix, avec 8 millions d’abonnés en France (surtout fans de séries), devrait consacrer au cinéma hexagonal près de 40 millions d’euros par an (soit 4 % de son chiffre d’affaires total sur le territoire national). Le CSA ajustera tous les trois ans la part dévolue au cinéma ou à l’audiovisuel, selon l’offre proposée et la proportion des genres d’œuvres téléchargées.

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Nakodal

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