
Il y a d’un côté l’élimination, et de l’autre la manière. Non seulement les professionnels de l’Olympique de Marseille ont été sortis des 16es de finale de Coupe de France par les amateurs de National 2 (4e division) du Canet-en-Roussillon, dimanche 7 mars, mais ils l’ont été à la régulière.
Pour le dernier match de l’intérimaire Nasser Larguet, avant l’arrivée du nouveau coach Jorge Sampaoli lundi, Marseille est tombé plus bas encore avec cette piteuse élimination, au cœur d’une saison de tous les désastres.
Les Marseillais avaient promis cette semaine que la Coupe était un objectif, qu’il fallait viser la finale, que l’occasion était belle contre une équipe de 4e division de retrouver de la « confiance collective et offensive », selon les mots de Nasser Larguet. Pour son dernier match avec l’équipe première, le directeur du centre de formation voulait sans doute éviter l’accident et, en dehors de Mandanda et Thauvin restés à Marseille, ce sont les titulaires olympiens qui se sont attaqués aux joueurs de N2.
Pourtant, tout au long du match, Canet a été la meilleure équipe, nettement. Les joueurs de Farid Fouzari, ancien coach adjoint de Sedan, ont mis plus de rythme, plus d’audace et même plus de qualité technique que les Marseillais. La meilleure preuve en a été donnée à la 21e minute quand Jérémy Posteraro a expédié en pleine lucarne de Pelé un superbe coup franc. Quelques minutes plus tard, un centre de Yohan Baï est retombé sur la barre de Pelé et l’OM, alors, était en immense difficulté.
Il a pourtant suffi d’une fois pour que l’OM rappelle, un instant, les divisions d’écart entre les deux équipes. A la 38e minute, Payet a décalé Germain à droite, dont le centre a trouvé le bon appel de Milik au premier poteau. Sur sa première action rapide, l’OM était revenu dans le match (1-1).
Arrivée et dissolution d’un petit « kop »
La pause a ensuite été animée par la dissolution de l’étonnant petit « kop » d’une cinquantaine de fans de Canet-en-Roussillon, proches des joueurs et amis du club, curieusement admis au stade Gabriel Brutus en dépit du huis clos sanitaire. Quitte à être là, ils ont fait du bruit, mais la sécurité est intervenue pour faire respecter un peu mieux les gestes barrières et, de façon plus cocasse, pour demander aux présents d’« arrêter d’encourager » leur équipe.
Les supporters de Canet ont à peu près respecté la consigne. Leurs joueurs, eux, ont fait bien mieux que ça. Ils ont continué à donner une leçon aux professionnels d’en face et ont très logiquement repris l’avantage, à la 71e minute, au bout d’une action collective impeccable, conclue par Yohan Baï sur une passe décisive de Posteraro.
Derrière, l’OM a vaguement tenté de revenir mais tout ce que les Marseillais ont proposé est resté incroyablement faible. Au coup de sifflet final, sous une pluie battante, Canet a bruyamment fêté sa qualification pour les 8es de finale, sans geste barrière, mais avec une mascotte sortie d’on ne sait où et avec une joie immense et légitime. « C’est magique », savourait le buteur décisif Yohan Baï.
Autre ambiance du côté marseillais avec Boubacar Kamara :
« C’est la honte, il n’y a pas de mot. On a fait de la merde et il faudra payer. Il n’y a rien qui allait. Je ne sais même pas quoi vous dire… On a fait de la merde, le résultat est juste. On joue contre une N2, on est professionnels, on ne doit pas perdre. C’est une grosse erreur. »
L’OM passe dès lundi à l’heure argentine avec le premier entraînement de Sampaoli. Que reste-t-il à sauver ? L’honneur serait déjà un premier pas.
Angers évite le piège
Un peu plus tôt dans la journée, le SCO d’Angers a évité le piège dans lequel est tombé l’OM, ainsi que Lens et Lorient samedi, clubs de Ligue 1 éliminés dès le stade des 16es de finale par des adversaires venus des divisions inférieures. Les Angevins ont empêché les Martiniquais du Club franciscain (5-0) – troisième club ultramarin à atteindre ce niveau de la compétition après les Réunionnais de la JS Saint-Pierroise (2019-20) et les Guyanais de l’ASC Le Geldar de Kourou (1988-89) – de devenir le premier qualifié pour les 8es de finale de Coupe de France.
L’espoir des Martiniquais, réduits à dix dès la première période, a pris fin sur des réalisations d’Angelo Fulgini (32e), Ibrahim Amadou (45+1 et 60e), Stéphane Bahoken (52e) et du jeune milieu offensif de 19 ans Noah Fatar (87e).
L’étiquette de petit poucet de la compétition repose désormais sur les épaules de Saumur, formation de cinquième division (N3) qui a éliminé l’US Montagnarde (R1) samedi à l’issue d’une séance de tirs au but. L’équipe d’Angers, tombeuse de Rennes au tour précédent, connaîtra l’identité de son futur adversaire lors du tirage au sort prévu lundi après le dernier seizième de finale entre Nice et Monaco en soirée.
Lille fait le travail
L’actuel leader de L1, Lille, reste également en course après sa victoire en Corse contre le Gazélec Ajaccio, éphémère pensionnaire de l’élite redescendu en quatrième division (National 2). L’équipe de Christophe Galtier, fortement remaniée dans sa composition de départ, a ouvert le score dès la 10e minute en provoquant un but contre-son-camp des Ajacciens. Le LOSC a enfoncé le clou en seconde période par Xeka (72e) et l’entrant Jonathan David (84e) qui a provoqué un nouveau contre-son-camp.
Les Corses ont sauvé l’honneur sur le tard par David Pollet (87e), pour le plus grand bonheur de la poignée de supporters venus les encourager malgré le couvre-feu, fumigènes à l’appui, depuis l’extérieur du stade mais collés au terrain.
Dans l’autre rencontre disputée en fin d’après-midi dimanche, les Voltigeurs de Châteaubriant ont dominé une autre formation de N2, Romorantin (3-1). Un triplé du capitaine David Vernet (10e, 30e, 90+5) a offert à l’équipe de Loire-Atlantique, tombeuse du finaliste 2018 les Herbiers au tour précédent, une qualification historique en 8es de finale.
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