Justice

Emmanuel Macron reconnaît qu’Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée française

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Malika Boumendjel, la veuve d’Ali Boumendjel, à son domicile à Puteaux le 5 mai 2001, réclamait la vérité.

La mémoire franco-algérienne est depuis longtemps source de crispations. Le président Emmanuel Macron fait un geste : il a reconnu, mardi 2 mars, « ce que Malika Boumendjel aurait voulu entendre » : que l’avocat et dirigeant nationaliste Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée française pendant la guerre d’Algérie en 1957, a annoncé l’Elysée, un meurtre à l’époque maquillé en suicide.

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Cette reconnaissance « au nom de la France », que le chef de l’Etat a lui-même annoncée aux quatre petits-enfants d’Ali Boumendjel en les recevant mardi, fait partie des gestes d’apaisement recommandés par l’historien Benjamin Stora dans son rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie, afin de résoudre les tensions entre les deux pays autour de la mémoire de ce conflit.

« Au coeur de la Bataille d’Alger, il fut arrêté par l’armée française, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 », détaille l’Elysée dans un communiqué. En 2000, « Paul Aussaresses [ancien responsable des services de renseignement à Alger] avoua lui-même avoir ordonné à l’un de ses subordonnés de le tuer et de maquiller le crime en suicide ».

« Il leur a également dit sa volonté de poursuivre le travail engagé depuis plusieurs années pour recueillir les témoignages encourager le travail des historiens par l’ouverture des archives, afin de donner à toutes les familles des disparus, des deux côtés de la Méditerranée, les moyens de connaître la vérité. »

« Ce travail approfondi au cours des prochains mois »

Ce geste « n’est pas un acte isolé », promet le président dans ce communiqué. « Aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la guerre d’Algérie ne peut être excusé ni occulté. »

« Ce travail sera prolongé et approfondi au cours des prochains mois, afin que nous puissions avancer vers l’apaisement et la réconciliation », conclut le communiqué, qui plaide pour « regarder l’Histoire en face, reconnaître la vérité des faits » pour « la réconciliation des mémoires ».

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« La génération des petits-enfants d’Ali Boumendjel doit pouvoir construire son destin, loin des deux ornières que sont l’amnésie et le ressentiment. C’est pour eux désormais, pour la jeunesse française et algérienne, qu’il nous faut avancer sur la voie de la vérité, la seule qui puisse conduire à la réconciliation des mémoires », précise l’Elysée.

Le mois dernier, la nièce d’Ali Boumendjel, Fadela Boumendjel-Chitour, avait dénoncé un « mensonge de l’Etat [français] qui fut dévastateur ».

Le Monde avec AFP



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