
La banque américaine JPMorgan a annoncé, lundi 19 avril, qu’elle allait financer le projet de Superligue européenne, porté par une poignée de clubs parmi les plus riches et qui secoue le monde du football. « Je peux confirmer que nous finançons l’opération », a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de la banque à Londres.
Cette nouvelle compétition privée est lancée par douze grands clubs dans le but de supplanter la prestigieuse Ligue des champions. Elle constitue une déclaration de guerre à laquelle l’Union des associations européennes de football (UEFA) a promis de répliquer en excluant les équipes dissidentes et leurs joueurs.
Ebranlé par la pandémie de Covid-19, le sport roi en Europe voit son avenir s’obscurcir avec une remise en cause de l’actuel système pyramidal de redistribution des ressources télévisuelles entre la Ligue des champions, compétition phare, et les championnats nationaux.
Pas de club français ou allemand… pour l’instant
Les douze fondateurs de la Superligue sont
- les six clubs anglais majeurs (Arsenal, Manchester United, Manchester City, Tottenham, Liverpool, Chelsea) ;
- les trois clubs espagnols les plus titrés ces dernières années (Real Madrid, Barcelone, Atlético Madrid) ;
- trois des plus grands clubs italiens (Juventus Turin, AC Milan, Inter Milan).
Trois autres clubs seront amenés à intégrer ce cercle restreint des quinze « clubs fondateurs », selon un communiqué de la nouvelle organisation présidée par Florentino Perez, le patron du Real Madrid. Aucun club français ou allemand n’a, pour l’instant, rejoint ces fondateurs.
Pour l’heure, le Paris-Saint-Germain a refusé de figurer dans le montage initial de cette Superligue, tout comme le Bayern Munich et Dortmund, les deux clubs allemands présents au conseil d’administration de l’Association européenne des clubs (ECA). Ces derniers se sont clairement prononcés contre le projet, a affirmé lundi le patron du Borussia Dortmund, Hans-Joachim Watzke.
A ces quinze formations fondatrices s’ajouteront chaque saison cinq clubs « qualifiés » via un système qui reste à préciser. « Au minimum deux clubs français » disputeront cette Superligue, selon une source proche des clubs fondateurs.
Indignation générale
Le projet a suscité une vague d’indignation, parmi les supporteurs mais aussi au sein du monde politique. Cette Superligue est contraire aux valeurs européennes de « diversité » et d’« inclusion », a estimé Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne, sur Twitter. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a quant à lui jugé que cette proposition était « très dommageable pour le football ».
Le lancement de cette Superligue intervient alors que l’UEFA réunit lundi son comité exécutif pour entériner une refonte de sa Ligue des champions à l’horizon 2024.
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