Justice

le propriétaire des Girondins de Bordeaux ne souhaite plus « financer » le club

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Le milieu de terrain français Yacine Adli lors du match de Ligue 1 entre les Girondins de Bordeaux et Monaco au stade Matmut-Atlantique à Bordeaux, le 18 avril.

Le fonds d’investissement américain King Street, propriétaire des Girondins de Bordeaux, a annoncé, jeudi 22 avril, qu’il ne « souhaite plus soutenir le club et financer les besoins actuels et futurs ». Le club, pensionnaire de Ligue 1 (L1), a été placé sous la protection du tribunal de commerce de Bordeaux.

« Un mandataire ad hoc a été nommé [qui] sera chargé d’assister le FC Girondins de Bordeaux dans sa recherche d’une solution durable », a expliqué la formation dans un communiqué, évoquant « le contexte économique lié à la pandémie de la Covid-19 et [le] retrait de Mediapro [ayant] provoqué une baisse sans précédent des recettes des clubs de football français ».

La disparition d’une partie des droits de retransmission télévisée avec le retrait, en décembre 2020, quatre mois après ses débuts en France, de Mediapro, avait laissé de nombreux clubs face à des soucis de trésorerie.

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« Ces événements s’ajoutent aux conséquences financières ayant déjà durement touché les clubs la saison dernière en raison de l’arrêt du championnat et de la perte des revenus qui en a découlé », poursuit le club.

Crise sportive et tensions avec les supporteurs

L’annonce de King Street s’inscrit par ailleurs dans un contexte de crise sportive − Bordeaux est 16e de L1 et lutte pour son maintien − et de très fortes tensions entre le président, Frédéric Longuépée, et le principal groupe de supporteurs, les Ultramarines.

Exacerbées depuis une affaire de billetterie, à la fin de 2019, elles se sont amplifiées au printemps 2020 avec la diffusion des « Girondins Leaks », une série d’enregistrements audio issus de réunions privées tenues entre décembre 2019 et mars 2020 entre les dirigeants bordelais et des abonnés du club, et diffusés par les Ultramarines sur les réseaux sociaux.

King Street était seul maître à bord à Bordeaux depuis qu’il avait racheté ses parts au fonds américain GACP (General American Capital Partners) de Joe DaGrosa, avec lequel il avait repris le club en 2018, jusque-là propriété de la chaîne M6.

Actionnaire majoritaire sans visage, ne faisant pas non plus montre d’une passion débordante pour le football, King Street a au total investi 46 millions d’euros de fonds propres − selon le communiqué du club − pour franchir, par deux fois, l’obstacle de la Direction nationale du contrôle de gestion.

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« Une page va devoir être tournée »

Ce retrait « n’est malheureusement pas pour moi une grande surprise », a rapidement réagi le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic (Europe Ecologie-Les Verts). « Le plan de reprise du club, contre lequel j’avais voté en 2018 [en tant que conseiller municipal d’opposition], ne paraissait pas, dès le début, en mesure d’assurer sa pérennité. Cela paraît chose confirmée aujourd’hui. »

« Une page va devoir être tournée, a-t-il ajouté. Tout devra être fait pour mettre en place une solution assurant la pérennité de ce club. Tous ses soutiens, partenaires et supporters devront se montrer solidaires et vigilants pour que la belle aventure sportive des Girondins de Bordeaux, engagée il y a cent quarante ans, se poursuive. »

Le club risque-t-il de disparaître ? « C’est ce qui peut arriver », a déclaré sur RMC la légende des Girondins Alain Giresse, qui s’est dit « trahi par des gens qui sont totalement incompétents dans le domaine du football et qui ne sont pas venus là pour faire du sport, mais pour faire du business ».

« Du début à la fin, cette histoire est un scandale, une honte absolue, a tweeté l’ancien défenseur international, Bixente Lizarazu, formé à Bordeaux. C’est inacceptable pour le football français. Je suis choqué, triste et écoeuré »

« Je suis à la fois dégoûté, triste et soulagé, a commenté, pour Sud Ouest, l’ancien attaquant Christophe Dugarry, lui aussi formé chez les Girondins. C’est une bonne chose que tous ces pitres dégagent. GACP, King Street… Ils sont venus pour se sucrer sur le dos du club, et ils s’en vont avec un simple communiqué… Des ordures étaient à la tête du club, on le savait, on n’a pas arrêté de le dire ».

Dans un tweet, les Ultramarines ont, eux, exigé le « départ immédiat et sans délai » de Frédéric Longuépée et souhaité que King Street « travaille dans les heures à venir à une cession du club saine et durable ».

Les joueurs, partis se mettre au vert en Bretagne en vue de leur match à Lorient dimanche, ont été avertis de la nouvelle à la descente de l’avion. Les autres salariés du club, eux, ont été informés par un mail interne.

Le Monde avec AFP





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