
La salle d’interrogatoire, le parloir, les murs défraîchis… Tous les indices portent à croire que nous sommes dans un commissariat. Sauf qu’une minute plus tôt, nous nous promenions dans les bureaux du zoo de Lunaret, avant de traverser un appartement en colocation dans le vieux Montpellier. L’hôpital aussi paraît plus vrai que nature, mais ses couloirs sont vides. Tout cela n’est que pure fiction.
Pas moins de 16 000 mètres carrés de studios de tournage sont installés ici, à Vendargues (Hérault), dans la métropole montpelliéraine. Des décors pharaoniques et des fonds verts à en perdre la tête. Nous sommes ici au cœur du réacteur de la série phare de France Télévisions, Un si grand soleil. Lancé en 2018, le feuilleton est à l’antenne du lundi au vendredi à 20 h 40 sur France 2, rejoignant la grande famille des quotidiennes filmées dans la région Occitanie, nouvel eldorado de la télévision française, hautement télégénique avec sa lumière et sa garrigue, ses paysages de mer et de montagne.
Pour TF1, Demain nous appartient avait déjà pris ses quartiers à Sète à l’été 2017, alors que la petite dernière – Ici tout commence – est arrivée fin 2020 à Saint-Laurent-d’Aigouze (Gard). Sans oublier les séries plus anciennes encore tournées dans le coin : Candice Renoir à Sète, Tandem à Montpellier. Avec ses trois quotidiennes, qu’elle finance et accompagne, l’Occitanie se place désormais sur la deuxième marche du podium des régions en nombre de jours de tournages accueillis chaque année (après l’Ile-de-France).
Budget et équipe conséquents
A l’échelle d’Un si grand soleil, les chiffres annuels suffisent à donner le vertige : un budget de fabrication de 40 millions d’euros, 260 jours de tournage étalés sur cinquante-deux semaines, avec à chaque fois une équipe en studio et trois équipes en décors naturels.
Au total, 2 500 personnes vont collaborer pour cette saison 3 – techniciens, comédiens et figurants confondus. Si l’on ajoute les deux fictions quotidiennes de TF1, les retombées économiques sont colossales pour le territoire, de même que l’explosion de la masse salariale dans le secteur.
« Nous sommes à flux tendu, admet Olivier Roelens, producteur exécutif d’Un si grand soleil, que l’on interroge en loge. Il faut parfois gérer les aléas mais le retard n’est pas possible. » Dans la région, les jeunes qui souhaitent s’orienter vers les métiers du cinéma et de l’audiovisuel commencent à profiter de ce nouvel élan. Sans être obligés de « monter à Paris », ces derniers bénéficient d’une ouverture des formations, puis d’une meilleure insertion professionnelle.
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