Dix mille pas et plus. Faire bouger les enfants, pour leur plaisir, pour construire leur capital santé, mais aussi… pour améliorer leurs résultats scolaires. Depuis quelques années, les chercheurs étudient les liens entre l’activité physique (AP) des jeunes et leurs performances en classe. Ils s’intéressent en particulier à la capacité cardio-respiratoire, ou capacité aérobie, qui mesure l’endurance, l’une des six composantes de la condition physique.

En 2020, une méta-analyse d’une cinquantaine d’études a confirmé que l’aptitude cardio-respiratoire est positivement associée à la réussite scolaire, en particulier dans les domaines de la langue/lecture et des mathématiques. Les associations sont plus fortes chez les garçons que chez les filles, et chez les enfants que chez les ados, précisent les auteurs de cette revue de la littérature scientifique, publiée dans le Journal of Sports Sciences.
Mais par quels mécanismes l’aptitude physique influence-t-elle les bulletins scolaires ? Pour les explorer, des chercheurs de l’université de Genève (Unige), associés à un spécialiste américain de ce sujet, Charles Hillman (il est notamment l’un des auteurs de la méta-analyse citée plus haut) ont mené une expérience chez près de 200 enfants de 8 à 12 ans, scolarisés dans huit classes de primaire à Genève.
Marc Yangüez, assistant de la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation (FPSE) de l’université de Genève, premier auteur de l’étude, et ses collègues ont publié leurs résultats en ligne dans la revue Medicine & Science in Sport & Exercise le 18 février.
Flexibilité cognitive
Les chercheurs ont d’abord mesuré les aptitudes physiques des écoliers à partir d’un « test-navette » consistant à faire des allers et retours entre deux lignes distantes de 20 mètres, à un rythme de plus en plus rapide. Combiné à la taille, au poids, au sexe et à l’âge, ce test permet de calculer la capacité cardio-respiratoire.
L’équipe genevoise a ensuite évalué leurs capacités cognitives, en concevant une batterie de neuf tâches couvrant les trois principales dimensions des fonctions exécutives : l’inhibition, la mémoire de travail et la flexibilité cognitive. L’inhibition est la capacité à empêcher des comportements ou pensées intrusives. La mémoire de travail est la faculté à maintenir et à manipuler de l’information en mémoire vivre. Quant à la flexibilité cognitive, c’est l’aptitude à passer d’une tâche à l’autre avec le minimum de coût cognitif. Par exemple, un des tests de mémoire de travail consistait à mémoriser une suite de chiffres, puis à la dire dans l’autre sens.
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