
Les professionnels du tourisme en sont persuadés, les Français n’ont qu’une envie : traverser le pays avec les enfants à l’arrière, descendre des bières en terrasse et l’Ardèche en canoë, commander un menu quatre plats tous les soirs. On promet un « été de la revanche », c’est-à-dire une consommation touristique au maximum, sur le modèle de l’été 2020 : les Français, restés à l’intérieur des frontières, avaient compensé – hormis dans les grandes villes – l’absence des touristes étrangers. Voilà pour l’hypothèse optimiste.
Mais pour l’heure, les quelque 35 millions de Français qui partent en vacances ont plutôt tendance à rêver sur les moteurs de recherche sans sortir leur carte bancaire. Quels que soient les interlocuteurs, le niveau de réservation est semblable à ce qu’il était en 2020 à la même époque, et en baisse d’environ 40 % par rapport à 2019. La dynamique est toutefois jugée plus favorable qu’au printemps dernier, avec un rythme des réservations qui s’accélère ces derniers jours.
Les certitudes sont rares, en voici une : comme en 2020, la proportion de touristes franchissant les frontières sera faible. Le certificat sanitaire de la Commission européenne, qui doit faciliter les déplacements au sein des Vingt-Sept, sera prêt, au mieux, dans la deuxième quinzaine de juin, selon le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton.
Et les propos de Clément Beaune, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes, n’invitent guère à réserver un séjour en Grèce : « On fait tout pour que les déplacements d’abord entre régions françaises, puis en Europe, j’espère avant l’été, et puis plus largement au cours de l’été, puissent reprendre, mais je ne peux pas vous donner aujourd’hui un calendrier précis », disait-il le 11 avril sur RTL et LCI.
« La situation de l’an dernier, en pire »
« On est très, très bas », confirme Jean-Pierre Mas, président de l’organisation patronale Les Entreprises du voyage. Au 15 avril, les réservations pour des vacances à l’étranger baissent de plus de 80 % par rapport à la même date en 2019 ou 2020 – l’an dernier, ces voyages avaient ensuite été annulés en grande partie. « Je pense que les Français partiront mais le semi-confinement actuel ne permet pas de déclencher la décision. Ils attendent, ils ne savent pas combien de temps ça va durer. » Les requêtes sur Google montrent un intérêt pour des vacances en France cet été et pour des déplacements dans les destinations méditerranéennes à l’automne.
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