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Xavier Bertrand joue la stratégie du second tour

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Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, à Béthune (Pas-de-Calais), en octobre 2020.

Pendant longtemps, le monde politique a vécu au rythme lent mais précis d’un balancier qui faisait se succéder les représentants des deux principaux partis. 2017 a fait voler cet équilibre en éclats, laissant le pays divisé et rendant les résultats des scrutins plus incertains que jamais. Fini l’alternance classique entre gauche et droite, oubliée la certitude d’une qualification au second tour pour le mouvement Les Républicains ou le Parti socialiste. Dans ce contexte, tous le savent, pour espérer remporter la présidentielle, il faut savoir rassembler. Sa famille politique bien sûr – bien des partis sont aujourd’hui en proie aux divisions –, mais aussi au-delà : en allant chercher des électeurs de tous bords susceptibles de faire la différence.

Au parti Les Républicains (LR), où le candidat reste encore à désigner, les partisans de Xavier Bertrand, désireux de voir leur champion porter les couleurs du mouvement, pensent qu’il est celui qui saura attirer ces voix supplémentaires. D’autres vont même plus loin : en se montrant suffisamment rassembleur, le président des Hauts-de-France pourrait attirer, dans un hypothétique second tour contre Marine Le Pen, les électeurs qui, dans la même configuration, refuseraient d’accorder leur voix à Emmanuel Macron. Le président de la République serait, selon eux, « trop clivant ».

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« L’enjeu pour nous est de montrer qu’en réalité Emmanuel Macron est le marchepied de Marine Le Pen et non pas son rempart », indique ainsi le député du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, de plus en plus séduit par la candidature de Xavier Bertrand, qui pourrait justement être ce rempart, selon lui. « La question est simple : est-ce qu’au second tour il ferait plus que Macron face à Marine Le Pen ? Pourrait-il plus facilement faire vivre le front républicain ? », renchérit Julien Dive, député de l’Aisne et proche du patron des Hauts-de-France. Lui en est persuadé : son champion n’a-t-il pas vaincu le Rassemblement national aux régionales de 2015 ? Ne travaille-t-il pas avec des personnalités diverses dans sa région ?

Posture d’équilibriste

D’autant, explique-t-on dans l’entourage de Xavier Bertrand, qu’une élection est affaire de dynamique : en s’assurant de séduire au second tour, le président de la région Hauts-de-France pourrait recueillir les votes des personnes à la fois hostiles à Marine Le Pen et à Emmanuel Macron dès le premier tour, devenant ainsi une sorte de vote utile anticipé. « Certains électeurs vont là où se trouve la dynamique car ils veulent peser et voter pour celui qui a des chances de l’emporter », veut croire M. Dumont, qui évoque par exemple les quelque 5 % de voix de Nicolas Dupont-Aignan à l’élection présidentielle de 2017 : « Des personnes de droite qui ne veulent pas aller au Rassemblement national et qu’on pourrait récupérer si nous avions l’offre adéquate sur les questions régaliennes », explique-t-il. Mais pas seulement : les électeurs de centre gauche sont eux aussi dans le viseur de Xavier Bertrand et de ses proches.

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